Fauré, Gabriel, Requiem

Gabriel Fauré est une figure musicale importante de la fin du XIXème siècle en France. Héritier de l’école Niedermeyer, influencé par Camille Saint-Saëns et Frédéric Chopin, il a largement contribué à l’essor de la musique française.
Devant ses prédispositions musicales, il intègre très tôt la nouvelle école de musique religieuse fondée par Louis Niedermeyer. Outre l’enseignement du fondateur de l’école, il y reçoit les conseils de Camille Saint-Saëns entre autres.
Parallèlement à son activité de compositeur, Fauré mène une vie active au sein d’institutions musicales, notamment en tant que directeur du Conservatoire de Paris, maître de chapelle puis titulaire du grand orgue de l’église de la Madeleine, ainsi qu’en tant que co-fondateur de la Société Nationale de Musique.
Son catalogue abonde d’œuvres pour piano, intimistes, parfois appelées pièces de salon: barcarolles, nocturnes, arabesques, valses-caprice, impromptus, fantaisies ou ballades. Il façonne un langage musical qui lui est propre, des enchaînements harmoniques que l’on qualifie encore aujourd’hui de « fauréen ». Il excelle également dans la mélodie dont les plus célèbres recueils sont la Bonne chanson sur les textes de Paul Verlaine et L’Horizon chimérique sur le poème de jean de la Ville de Mirmont.

Fauré en 6 dates :

  • 1865 : il obtient un 1er prix de composition avec le Cantique de Jean Racine. Ses études à l’Ecole Niedermeyer, commencées en 1854, s’achèvent
    • 1877 : il est nommé maître de chapelle à la Madeleine
    • 1877 : Fauré rencontre Franz Liszt à Weimar
    • 1905 : il est nommé directeur du Conservatoire de Paris
    • 1915 : il révise l’œuvre pour piano de Robert Schumann, pour les éditions Durand
    • 1923 : il est promu grand-croix de la Légion d’honneur et rencontre Arthur Honegger

Fauré en 6 œuvres :

  • 1865 : Cantique de Jean Racine, pour chœur à 4 voix mixtes et orgue, op.11
    • 1875 : Les Djinns, pour chœur mixte à 4 voix et orchestre ou piano, op.12
    • 1887-1889 : Messe de Requiem, op.48
    • 1892-1894 : La Bonne Chanson, neuf mélodies pour voix et piano, op.61
    • 1907-1912 : Pénélope, drame lyrique en 3 actes
    • 1919 : Masques et Bergamasques, comédie musicale en 1 acte

Composé sans intention particulière, selon les mots mêmes de Fauré : «Mon Requiem a été composé pour rien… pour le plaisir, si j’ose dire ! Il a été exécuté pour la première fois à la Madeleine, à l’occasion des obsèques d’un paroissien quelconque». Il ajoute : «peut-être ai-je aussi, d’instinct, cherché à sortir du convenu, voilà si longtemps que j’accompagne à l’orgue des services d’enterrement ! J’en ai par-dessus la tête. J’ai voulu faire autre chose». On ne peut toutefois exclure que des considérations personnelles aient influencé la composition de l’œuvre qui débute après la mort de son père en 1885 et s’achève peu après celle de sa mère, la veille du nouvel an 1888, soit un peu plus de deux semaines avant la première audition de l’ouvrage, le 16 janvier 1888. Le Requiem pourrait alors être considéré comme une expression de la tragédie personnelle de Fauré, même s’il faut noter que ce musicien d’église et organiste n’était « pas croyant, mais pas sceptique », selon son fils Philippe Fauré-Frémiet. Eugène Berteaux ajoute que pour Fauré « le mot Dieu n’était que le gigantesque synonyme du mot Amour ». Cela « semble aller à l’encontre de la réputation d’irréligiosité qui a longtemps accompagné le compositeur».