Henry Purcell, un des plus grands compositeurs anglais, fut un fait affirmé de son vivant. Sa position en tant que compositeur de la cour pour James II d’abord, puis Guillaume III, et finalement Queen Mary lui permit d’écrire de la musique pour les fonctions de cour les plus importantes avec les meilleurs interprètes possibles dans les meilleures circonstances possibles.
Né le 10 septembre 1659 à Londres, il est le fils d’un musicien de la chapelle de Charles II. Nous disposons de peu de renseignements sur son éducation musicale ; cependant, son père étant mort en 1664, lorsqu’il n’était âgé que de six ans, il serait entré comme enfant de chœur à la chapelle royale.
À l’âge de dix-huit ans, il fut choisi comme organiste de l’abbaye de Westminster, et la place d’organiste de la chapelle royale lui fut accordée en 1684. C’est de cette époque que datent ses meilleures compositions pour l’église et que sa réputation s’étendit dans toute la Grande-Bretagne. Purcell fut le premier compositeur anglais qui introduisit les instruments dans la musique d’église, car avant lui on n’employait que l’orgue pour l’accompagnement des voix. Il s’est exercé dans tous les genres, et dans tous, il témoigne de l’originalité de son écriture marquée par les éléments des styles baroques français et italien.
Dès 1677, il se fait connaître au théâtre par de nombreuses compositions auxquelles s’ajoutent un répertoire instrumental important. Sa fécondité inspire de l’étonnement, lorsqu’on songe que son existence n’a pas été au-delà de la trente-septième année, car il mourut le 21 novembre 1695.
Le Te Deum est un hymne latin chrétien. Dans les manuscrits anciens, on lui donne aussi parfois les titres de laus angelica (louange angélique), hymnus in die dominica (hymne pour le dimanche)1, ou hymnus ambrosianus (hymne ambrosienne), par allusion à l’un de ses auteurs présumés, Ambroise de Milan. Cet hymne date probablement de la fin du IVe siècle ou du début du Ve siècle2. Il est chanté à l’office monastique et romain des matines ou des laudes des dimanches et de certains jours de fête.
En dehors de la liturgie des heures, le Te Deum est chanté à l’occasion de services solennels d’action de grâce (victoires, fêtes nationales, naissances princières, saluts, processions etc.) et dans toutes les circonstances où l’on veut remercier Dieu de quelque chose. Il a ainsi fait l’objet de très nombreuses créations musicales.
Le Te Deum de Henry Purcell est l’une de ses dernières œuvres de musique d’église et l’une de ses dernières œuvres. Écrit pour le jour de la Sainte Cécile, le 22 novembre 1694, et enregistré pour soliste, chœur mixte et orchestre de trompettes, de tambours, de cordes et de continuo, c’est l’une des œuvres les plus grandioses et les plus ornées de Purcell qu’il conçut comme une sorte de cantate de célébration anglaise composée d’arias, de duos et de trios alternant avec des refrains et des passages instrumentaux, méditatifs pour certains mais sans entamer le ton général enjoué de son refrain festif à sa fermeture sereine et sublime Jubilate Deo.