Originaire de l’Aude, il fait ses classes à la maîtrise de la cathédrale de Narbonne où vont se révéler ses qualités de compositeur. Puis sa carrière musicale l’emmène à Angoulême, Grenoble, Bourges, Rodez, Montauban, Clermont-Ferrand. Cette carrière itinérante va l’enrichir auprès de formations musicales ou écoles qui l’aideront à forger son écriture musicale propre.
Il emploie des doubles chœurs, des passages homophoniques au rythme mesuré à l’antique, des petites cellules rythmiques répétées pour souligner l’emploi d’un mot… Les lignes mélodiques, les oppositions rythmiques d’une voix à l’autre, des contrastes entre soli et chœur soulignent souvent l’intention du texte. Cette manière peut être considérée comme innovante et moderne, passant du style du XVIème siècle (où toutes les voix sont équivalentes) au style baroque, où une voix – généralement le superius – acquiert son autonomie par rapport au reste du chœur.
Quelques oeuvres, données au concert Réforme – contre-réforme.
Ecce Festivitas Amoris
Ecce festívitas amóris, ergo dies lætítiæ et lacrimárum. Datur Corpus Christi, ergo dies lætítiæ. Recólitur pœnas. Ecce memória Passiónis. O amor ! O dolor ! Pavésco ! Stupésco ! Ecce dies lætítiæ. O mel dulcis ! Ecce memória Passiónis. O lactúca amára ! Hæc admirátio non parit verbum sed siléntium. Ecce festívitas amóris, ecce memória Passiónis. |
Voici la fête de l’amour, c’est donc un jour de joie et de larmes. Le Corps du Christ nous est donné, c’est donc un jour de joie. Nous nous souvenons des peines. Voici la mémoire de la Passion. O amour ! O douleur ! Je crains ! Je suis stupéfait ! Voici le jour de joie. O miel doux ! Voici la mémoire de la Passion. O Laitue amère ! Cette stupéfaction n’engendre pas de parole, mais le silence. Voici la fête de l’amour, voici la mémoire de la Passion. |
Ha ! Plange Filia Jerusalem
Ha ! Plange ! Filia Jerusalem ! Virgo filia Sion ! En manus, en pedes, en latus, en corpus crudeli lancea perforatum ! O amor, O dolor! Horrescunt sidera tristantur omnia, natura deficit. Ha, plange, filia Jerusalem ! Virgo filia Sion ! |
Ha, pleure, fille de Jérusalem ! Vierge fille de Sion. Regardez les mains, regardez les pieds, regardez le côté, regardez le corps, transpercé par la lance cruelle ! Ô amour, ô douleur ! les étoiles tremblent, tout pleure, la nature défaille. Ah ! Pleure ! Fille de Jérusalem ! Vierge, fille de Sion |
Tu Quis Est ?
Tu quis es ? Ego vox clamantis in deserto. Tu quis es ? Tu quis es ? Helyas es tu ? – – Quid dices de te ipso ? Tu quis es ? Cur ergo baptizas ? Si non es Christus, ne que Helyas, Ego vox clamantis in deserto |
Qui es-tu ? Je suis la voix de celui qui crie dans le désert. Qui es-tu ? Qui es-tu ? es-tu Elie ? – – Que dirais-tu de toi-même ? Qui es-tu ? Pourquoi donc baptises-tu ? Je suis la voix de celui qui crie dans le désert. |
Ex ore infantium (De la bouche des enfants)
Ex ore infantium perfecisti laudem, Non loquendo sed moriendo Perfecisti laudem nascente Domino. Terra ? – dat Bethlehem. Ex ore innocentium perfecisti laudem. Ubi nascetur Christus? – in Bethlehem. Ex ore infantium perfecisti laudem. Verum, o Ludovice, o Rex Franciae, |
Tu as obtenu la louange de la bouche des enfants, Non pas en parlant, mais en mourant. Tu as obtenu la louange à la naissance du Seigneur. La terre ? – elle donne Bethléem. Tu as obtenu la louange de la bouche des innocents. Où le Christ naîtra-t-il ? – à Bethléem. Tu as obtenu la louange de la bouche des enfants. Il est vrai, ô Louis, roi de France, |