Du Mont, Henry (1610-1684)

Né en 1610 à Looz (Belgique), décédé en 1684 à Paris, il est d’abord un organiste et un compositeur de musique baroque. Exerçant dans la principauté de Liège, sa carrière se déroule essentiellement à Paris. Il se partage entre ses instruments, des leçons, la composition et des concerts donnés ici ou là avec d’autres virtuoses de la viole, du théorbe, du clavier ou du chant…

Les œuvres d’Henry Du Mont ressortent essentiellement du répertoire religieux. Elles révèlent une science du contrepoint où se glissent des inventions qu’appelle la modernité.

Parmi un important répertoire de musique sacrée, seules 18 chansons ont été retrouvées. Comme le Magnificat du IIe Ton ou le Salve Régina. Dans ces pièces l’écriture musicale repose sur une rythmique qui rompt avec le modèle grégorien. Elle génère en fait le développement de courbes mélodiques d’une belle douceur.

Les œuvres, données au concert Réforme – contre-réforme.

Magnificat du IInd ton (1657)

Magnificat anima mea Dominum;
Et exultavit spiritus meus in Deo salutari meo
Quia respexit humilitatem ancillae suae;
ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes
Quia fecit mihi magna qui potens est, et sanctum nomen ejus
Et misericordia ejus a progenie in progenies timentibus eum
Fecit potentiam in bracchio suo;
Dispersit superbos mente cordis sui
Deposuit potеntes de sedе, et exaltavit humiles
Esurientes implevit bonis, et divites dimisit inanes
Suscepit Israel, puerum suum, recordatus misericordiae suae
Sicut locutus est ad patres nostros,
Abraham et semini ejus in saecula
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio, et nunc, et semper,
et in sæcula sæculrum. Amen.
Mon âme exalte le Seigneur,
Exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles :
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël, son serviteur ;
il se souvient de son amour,
De la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.
Gloire au Père, et au Fils,
et au Saint-Esprit,
Maintenant et à jamais,
dans les siècles des siècles. Amen.

Salve Maria (1681)

Salve Maria, salve Virgo, sole serenior,
et astris lucidior, et balsamo suavior,
Virgo rosis rubicundior, et lilis candidior,
quam Deus in humilen elegit ancillam
Et sponsam amabilem.
Ave omnium ad te reccurentium certisinum perfugium Maria,
tota speciosa, tota amaena.
Tota benigna. Tota fulgens.

Succure mihi. O dulcissima advocata.
Et post hujus vitae fluctus, fac ut perveniam ad portum.
Sempitenae salutatis.

Je te salue Marie,
Je te salue Vierge Marie,
plus calme que le soleil,
plus brillante que les étoiles,
plus douce qu’un baume d’orient.
Tu es plus rose que l’églantine
et plus blanche que le lys.
Ô adorable vierge.
Je te salue Marie,
refuge de tous ceux qui s’en remettent à toi.
Si belle, si aimable,
si gentille, si rayonnante.
Aide-moi, ô ma douce avocate!
Après le voyage de la vie sur l’océan du monde,
assure-moi de retourner au port.
Saluons l’éternel !